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Abstract

For Bayle, the question of the ‘salvation of the infidels’ is no longer of much relevance. However, reading La Mothe Le Vayer’s De la Vertu des païens, Bayle knows the anti–religious polemical power of this theme, at least when it is challenged. Thus, in the article ‘Pyrrho’ of his Dictionnaire historique et critique, Bayle will demolish point by point, while pretending to take seriously, the apologetic approach of a sort of scepticism that would be capable, by invalidating all access to knowledge, of promoting religious belief, quite simply because the habit of believing nothing can lead to the blind faith (‘la foi du charbonnier’). On the other hand, the irrationalism of any religion, which forces us to have blind faith, favours all forms of fanaticism. It is therefore on the basis of moral rationalism and not on the basis of scepticism that Bayle will build his philosophical theory of tolerance. He will thus develop two complementary themes: that of virtuous atheists who base their morals on rational principles exclusively and that of the viability of an atheist society that invalidates any claim on the part of religion that it constitutes an essential social bond.

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Notes

  1. 1.

    There is a rigorous solidarity between three forms of constraints that can convert ‘infidels’ for their salvation: the compelle intrare, the compelle exire and the compelle remanere, with particular emphasis on ‘forcing them to stay’. Thus, for example, Thomas Aquinas: ‘Accepere fidem est voluntaris, sed tenere jam acceptam est necessitatis’ (Summa Theologiae, IIa IIae, q. 10, a. 8, ad 3). I refer, on these points, to chapter 2 of the second part (‘“Contrains–les de sortir”. La question de l’excommunication chez Pierre Bayle’) of Gros 2009.

  2. 2.

    We will see, by reading the articles on the ancient philosophers of the Dictionnaire, how much they owe to the small booklet of La Mothe Le Vayer.

  3. 3.

    The comparison is taken from La Mothe le Vayer 1681, IX, 361–362 (Prose sceptique, seconde partie). This is the edition quoted by Bayle in the Dictionnaire.

  4. 4.

    See Popkin 2003 [1979].

  5. 5.

    Bayle targets in particular the rationalist theology of the scholastics, that of the Thomists, who hate the sceptics because they refuse to admit the demonstrations of the existence of God, the immortality of the soul etc.

  6. 6.

    Bayle 1991, 194–195 (remarque B): ‘C’est par rapport à cette divine science [la théologie] que le Pyrrhonisme est dangereux, car on ne voit pas qu’il le soit guère, ni par rapport à la Physique, ni par rapport à l’Etat. [...] Il n’y a donc que la Religion qui ait à craindre le Pyrrhonisme; elle doit être appuyée sur la certitude; son but, ses effets, ses usages tombent dès que la ferme persuasion de ses vérités est effacée de l’âme’.

  7. 7.

    Bayle 1991, 204–205 (remarque C): ‘Un moderne, qui avait fait une étude plus particulière du Pyrrhonisme, que des autres sectes, le regarde comme le parti le moins contraire au christianisme, et celui qui peut recevoir le plus docilement les mystères de notre religion’ The quotation is from La Mothe le Vayer 1681, V, 229 (De la vertu des païens, seconde partie, chapitre V, ‘De Pyrrhon et de la secte sceptique’).

  8. 8.

    Bayle 1991, 206 (remarque C): ‘Il semble donc que ce malheureux état (dans lequel nous jette le pyrrhonisme) est le plus propre de tous à nous convaincre que notre Raison est une voie d’égarement, puisque lorsqu’elle se déploie avec le plus de subtilité, elle nous jette dans un abîme. La suite naturelle de cela doit être de renoncer à ce guide, et d’en demander un meilleur à la Cause de toutes choses. C’est un grand pas vers la religion chrétienne; car elle veut que nous attendions de Dieu la connaissance de ce que nous devons croire, et de ce que nous devons faire: elle veut que nous captivions notre entendement à l’obéissance de la Foi’.

  9. 9.

    Bayle 1991, 206 (remarque C) quoting La Mothe le Vayer 1681, V, 226: ‘Notez que La Mothe Le Vayer exclut les pyrrhoniens de la grâce qu’il a faite à plusieurs anciens philosophes: ce qu’il nous va dire contient quelques faits qui appartiennent à cet article. Je tiens pour désespéré le salut de Pyrrhon, et de tous ses disciples qui ont eu les mêmes sentiments que lui touchant la divinité. Ce n’est pas qu’ils fissent profession d’athéisme, comme quelques uns ont cru. On peut voir dans Sextus Empiricus qu’ils admettaient l’existence des dieux comme les autres philosophes, qu’ils leur rendaient le culte ordinaire, et qu’ils ne niaient pas leur providence. Mais outre qu’ils ne se sont jamais déterminés à reconnaître une cause première, qui leur fit mépriser l’idolâtrie de leur temps, il est certain qu’ils n’ont rien cru de la nature divine qu’avec suspension d’esprit, ni rien confessé de tout ce que nous venons de dire qu’en doutant, et pour s’accommoder seulement aux lois et aux coutumes de leur siècle, et du pays où ils vivaient’.

  10. 10.

    It should be noted that in De la vertu des païens, it is not only for Pyrrho that the chances of salvation are declared to be slim. Indeed, this salvation is also denied to Epicurus, Seneca and Diogenes. However, La Mothe Le Vayer had not been scanty in the canonization of the ancient philosophers. Why then exclude these few thinkers from it? My hypothesis (see Gros 2009) would be that these are precisely the philosophers who are most dear to him and for whom he had reserved the highest praise. Thus, if he refused them what he had, with great generosity, granted to so many others, it would be to emphasize that these exceptional philosophers were, by their doctrine, radically incompatible with the Christian religion. I leave the somewhat burlesque side of the situation, taken as a whole, where a notorious libertine is asked to distribute or to refuse, in a kind of final judgment, salvation to men of antiquity who, by necessity, are immediately defined as infidels.

  11. 11.

    La Mothe Le Vayer, like the other libertines of his time, made great use of Epicharme’s word: ‘Sobrius esto et nemini credere memento: hi sunt articuli prudentiae’ (‘Be vigilant and remember that not believing anything is the nerves of prudence’).

  12. 12.

    Bayle 1991, 199: ‘Tout aussitôt l’abbé philosophe déclara à l’autre que pour espérer quelque victoire sur un sceptique, il faut lui prouver avant toutes choses que la vérité est certainement reconnaissable à quelques marques. On les appelle ordinairement criterium veritatis. Vous lui soutiendrez avec raison que l’évidence est le caractère sûr de la vérité; car si l’évidence n’était pas ce caractère, rien ne le serait. Soit, vous dira–t–il, c’est là où je vous attends, je vous ferai voir des choses que vous rejetez comme fausses, qui sont de la dernière évidence’.

  13. 13.

    Bayle 1991, 202–203: ‘Passons à la morale. I. Il est évident qu’on doit empêcher le mal si on le peut, et qu’on pèche si on le permet lorsqu’on peut l’empêcher. Cependant notre théologie nous montre que cela est faux: elle nous enseigne que Dieu ne fait rien qui ne soit digne de ses perfections, lorsqu’il souffre tous les désordres qui sont au monde, et qu’il lui était facile de prévenir. II. Il est évident qu’une créature qui n’existe point, ne saurait être complice d’une action mauvaise. III. Et qu’il est injuste de la punir comme complice de cette action. Néanmoins notre doctrine du péché originel nous montre la fausseté de ces évidences. IV. Il est évident qu’il faut préférer l’honnête à l’utile, et que plus une cause est sainte, moins elle a la liberté de postposer l’honnêteté à l’utilité. Cependant nos théologiens nous disent que Dieu ayant à choisir entre un monde parfaitement bien réglé, et orné de toute vertu, et un monde comme celui–ci, où le péché et le désordre dominent, a préféré celui–ci à celui–là, parce qu’il y trouvait mieux les intérêts de sa gloire’.

  14. 14.

    Bayle 2005, 66–67, 74. Bayle 2014, 86–87, 94: ‘Je sais bien qu’il y a des axiomes contre lesquels les paroles les plus expresses et les plus évidentes de l’Ecriture ne gagneraient rien, comme que le tout est plus grand que sa partie; que si de choses égales on ôte choses égales, les résidus en seront égaux; qu’il est impossible que deux contradictoires soient véritables, ou que l’essence d’un sujet subsiste réellement après la destruction du sujet. Quand on montrerait cent fois dans l’Ecriture le contraire de ces propositions; quand on ferait mille et mille miracles, plus que Moïse et que les apôtres, pour établir la doctrine opposée à ces maximes universelles du sens commun, l’homme fait comme il est n’en croirait rien; et il se persuaderait plutôt, ou que l’Ecriture ne parlerait que par métaphores et par contrevérités, ou que ces miracles viendraient du démon, que de croire que la lumière naturelle fût fausse dans ces maximes. [...] De sorte que si quelqu’un s’avise de soutenir que Dieu nous a révélé un précepte de morale directement opposé aux principes premiers, il faut lui nier cela, et lui soutenir qu’il donne dans un faux sens, et qu’il est bien plus juste de rejeter le témoignage de sa critique et de sa grammaire, que celui de la raison. Si l’on n’en vient pas là, adieu toute notre foi [...]’.

  15. 15.

    Bayle 1727–1731, III–2, 853b (Réponse aux questions d’un provincial, II, ch. 167, note X).

  16. 16.

    Bayle 1734–1738, V, 833. Bayle 1740, IV, 644 (Eclaircissement sur les Pyrrhoniens): ‘Il faut nécessairement opter entre la philosophie et l’Evangile: si vous ne voulez rien croire que ce qui est évident et conforme aux notions communes, prenez la philosophie et quittez le christianisme; si vous voulez croire les mystères incompréhensibles de la religion, prenez le christianisme, et quittez la philosophie; car de posséder ensemble l’évidence et l’incompréhensibilité, c’est ce qui ne se peut, la combinaison des deux choses n’est guère plus impossible que la combinaison des commodités de la figure carrée et de la figure ronde’.

  17. 17.

    Bayle 2000, 221. Bayle 1984, II, 122–123: ‘La raison a dicté aux Anciens Sages, qu’il fallait faire le bien pour l’amour du bien même, et que la vertu se doit tenir à elle–même lieu de récompense, et qu’il n’appartenait qu’à un méchant homme, de s’abstenir du mal par crainte du châtiment’.

  18. 18.

    Charron 1707, 147–148. Charron 1986, 463–464: ‘Ils [sc. les pharisiens] pensent que la religion soit une généralité de tout bien et de toute vertu, que toutes vertus soient comprises en elle, et lui soient subalternes, dont ne connaissent autre vertu ni preud’homie que celle qui se remue par le ressort de religion. Or c’est au rebours, car la religion qui est postérieure, est une vertu spéciale et particulière, distincte de toutes les autres vertus, qui peut être sans elles et sans probité, comme il a été dit des pharisiens, religieux, et méchants et elles sans religion comme en plusieurs philosophes, bons et vertueux, toutefois irréligieux’.

  19. 19.

    Charron 1707, 146. Charron 1986, 462: ‘Ils prennent la mine et le dehors à Dieu, à la Pharisaïque, sépulcres et murailles blanchies [...] voire ils font piété couverture d’impiété, ils en font comme on dit, métier et marchandise, et allèguent leurs offices de dévotion, en atténuation ou compensation de leurs vices et dissolutions: les autres au rebours ne font état que de la vertu et preud’homie, se soucient peu de ce qu’est la religion, faute d’aucuns philosophes, et qui se peut trouver en des Athéistes’.

  20. 20.

    Bayle 1734–1738, II, 780 (entry ‘Epicure’, remarque H): ‘Epicure n’a point pris le change, il a considéré la béatitude en elle–même, et dans son état formel, et non pas selon le rapport qu’elle a à des êtres tout à fait externes, comme sont les causes efficientes. Cette manière de considérer le bonheur est, sans doute la plus exacte, et la plus digne d’un philosophe. Epicure a donc bien fait de la choisir, et il s’en est si bien servi, qu’elle l’a conduit précisément où il fallait qu’il allât: le seul dogme, que l’on pouvait établir raisonnablement selon cette route, était de dire que la béatitude de l’homme consiste à être à son aise, et dans le sentiment du plaisir, ou en général dans le contentement d’esprit. Cela ne prouve point que l’on établit le bonheur de l’homme dans la bonne chère, et dans le commerce impur que les sexes peuvent avoir l’un avec l’autre; car tout au plus ce ne peuvent être que des causes efficientes, et c’est de quoi il ne s’agit pas: quand il s’agira des causes efficientes du contentement, on vous marquera les meilleures; on vous distinguera d’un côté les objets les plus capables de conserver la santé de votre corps, et de l’autre les occupations les plus propres à prévenir l’inquiétude de votre esprit: on vous prescrira donc la sobriété, la tempérance, et le combat contre les passions tumultueuses et déréglées qui ôtent à l’âme son état de béatitude, c’est–à–dire l’acquiescement doux et tranquille à sa condition. C’étaient–là les voluptés où Epicure faisait consister le bonheur des hommes’.

  21. 21.

    Bayle 1734–1738, V, 419 (entry ‘Vayer’): ‘C’était un homme d’une conduite réglée, semblable à celle des anciens Sages; un vrai philosophe dans ses mœurs, qui méprisait même les plaisirs permis, et qui aimait passionnément la vie de cabinet, et à lire et à composer des livres. Cette régularité, cette austérité, cette sagesse, n’empêchèrent point qu’on ne soupçonnât qu’il n’avait nulle religion’.

  22. 22.

    Bayle 1734–1738, I, (5): ‘Divertissements, parties de plaisirs, jeux, collations, voyages à la campagne, visites et autres récréations, nécessaires à quantité de gens d’études, à ce qu’ils disent, ne sont pas mon fait; je n’y perds point de temps. Je n’en perds point aux soins domestiques, ni à briguer quoi que ce soit, ni à des sollicitations, ni à d’autres affaires. J’ai été heureusement délivré de plusieurs occupations qui ne m’étaient guère agréables, et j’ai eu le plus grand et le plus charmant loisir qu’un homme de lettres puisse souhaiter’.

  23. 23.

    Bayle 1734–1738, II, 776. Bayle 2001, 152: ‘Qu’on vienne dire après cela que des gens qui nient la providence, et qui établissent pour leur dernière fin leur propre satisfaction, ne sont nullement capables de vivre en société, que ce sont nécessairement des traitres, des fourbes, des empoisonneurs, des voleurs etc. [...] Voici la secte d’Epicure dont la morale pratique sur les devoirs de l’amitié ne s’est nullement démentie pendant quelques siècles: et nous allons voir qu’au lieu que les sectes les plus dévotes étaient remplies de querelles et de partialités, celle d’Epicure jouissait d’une paix profonde’.

  24. 24.

    To show the proximity of Bayle and La Mothe Le Vayer on the appreciation and virtues of Epicurus and the exemplary sociability of its community, we can refer to this passage from La Vertu des païens: ‘Sa volupté n’était point sordide; il a vécu si sobrement que les Pères en font parfois honte aux chrétiens; et toutes ses mœurs ont été telles, qu’après avoir atteint l’âge de soixante et douze ans avec honneur, il mourut entouré d’un nombre infini de ses amis, sa patrie lui faisant élevé des statues de cuivre, dont elle voulut honorer sa mémoire. Il ne fut pas oublier que Numenius pythagoricien a observé, que jamais la secte d’Epicure n’a été divisée, ni remplie de factions différentes comme les autres. C’est pourquoi ce même Numenius la compare dans Eusèbe au corps d’une république bien composée, et dont le fonctionnement ne souffre aucune sorte de sédition’ (La Mothe Le Vayer 1681, V, 211–212). Especially since Bayle, in this remark (D), quotes long excerpts from the testimony of Numenius quoted by Eusebius, Evangelical Preparation, Book XIV, ch. V.

  25. 25.

    See Réseaux de correspondance 2006.

  26. 26.

    Letter to David Constant (8 May 1689), Bayle 2010, 33.

  27. 27.

    Bayle 1734–1738, V, 787–788. Bayle 1740, IV, 608 (‘Projet d’un Dictionnaire critique, à Mr. Du Rondel, professeur aux Belles–Lettres à Maestricht’): ‘Ne serait–il pas à souhaiter qu’il y eût au monde un Dictionnaire critique auquel on pût avoir recours, pour être assuré que ce que l’on trouve dans les autres dictionnaires et dans toute sorte d’autres livres, est véritable? Ce serait la pierre de touche des autres livres, et vous connaissez un homme un peu précieux dans son langage, qui ne manquerait pas d’appeler l’ouvrage en question, la Chambre des Assurances de la République des Lettres’. Antony McKenna (Bayle 2012, XX) writes that ‘sur le plan du savoir historique et philosophique, le Dictionnaire constitue un modèle de débats intellectuel selon les normes de la République des Lettres’. See Gros 2009, part II, chap, 4.

  28. 28.

    Œuvres Diverses, I, 2b. Here again, the similarity with La Mothe Le Vayer is evident. See Le Vayer’s’opuscule’, Que les doutes de la philosophie sceptique sont d’un grand usage dans les sciences (La Mothe le Vayer 1681 XV, 71): ‘La république des Lettres est absolument populaire, tout le monde y est reçu à donner son avis [...]. Elle écoute favorablement les sentiments de toute sorte de personnes, pourvu que ces sentiments méritent d’être écoutés. [...] Tout ce qui est requis à ceux qui se mêlent de faire connaître ce qu’ils pensent, c’est de le faire mûrement lorsqu’ils ont assez de loisirs pour cela, et que ce qu’ils ont à dire vaut mieux que le silence. Car les Anciens ont eu raison de loger les muses au haut d’une montagne, pour dire que ceux qui veulent courtiser ces aimables filles, doivent être hors du bruit et des interruptions du monde’.

  29. 29.

    Bayle 2000, 212. Bayle 1984, II, 102–103 (§ CLXXII): ‘On voit à cette heure combien il est apparent qu’une société d’athées pratiquerait les actions civiles et morales aussi bien que les pratiquent les autres sociétés, pourvu qu’elle fît sévèrement punir les crimes et qu’elle attachât de l’honneur et de l’infamie à certaine choses’.

  30. 30.

    Bayle 1727–1731, III, 355b (Continuation des Pensées diverses): ‘Je vous ai démontré, qu’indépendamment de la religion, il y a dans le genre humain un principe suffisant à maintenir les société selon le mélange de confusion que l’expérience nous montre’. This is essential to Bayle in order to establish the idea of civil tolerance. Since religions do not constitute real bonds of sociability, the state should not seek to rely on any of them to maintain the cohesion of its population. As society can be atheistic, the state can be secular.

  31. 31.

    Bayle 1727–1731, III–2, 357–358 (Réponse aux questions d’un provincial, III, ch. XXI): ‘Les émotions et les catastrophes qui ont troublé, ou même bouleversé les Etats, ont été causées par la religion, et ce sont principalement celles–là qui ont été turbulentes et furieuses. Ce que le christianisme a commis de violences, soit pour extirper l’idolâtrie païenne, soit pour étouffer les hérésies, soit pour maintenir les sectes qui se séparaient du gros de l’arbre, ne saurait être exprimé; l’histoire en inspire de l’horreur, on en frémit pour peu qu’on soit débonnaire’.

  32. 32.

    See Chapter V of the first part of the Commentaire philosophique, where Bayle refutes, once again, the literal meaning of ‘compel them to enter’, ‘by the reason that it provides a very plausible and reasonable pretext for infidels not to allow any Christians into their country and to drive them away in all places where they are’.

  33. 33.

    These ordinary atheists would not have to be, however, virtuous, because we are at the level of the global society and not at the level of this particular and very demanding society which would constitute a Republic of Letters.

  34. 34.

    Bayle 1727–1731, III–2, 986b (Réponse aux questions d’un provincial, III, ch. XXIX): ‘Si vous représentez un homme qui à l’entrée d’une ville avertirait les étrangers, qu’ils ont à choisir entre deux hôtelleries dont l’une a toutes les commodités de l’autre, et de plus la commodité particulière que l’on y donne à manger. Il n’y a personne qui sur cet avis ne préférât l’hôtellerie où l’on mange à l’hôtellerie où l’on ne mange pas. Mais si on savait que toutes les viandes de la première de ces deux hôtelleries sont empoisonnées, on aimerait mieux loger dans la seconde, car le jeûne, généralement parlant, est un moindre mal que le poison’.

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Gros, JM. (2020). Bayle and the Question of the Salvation of the Infidels. In: Frigo, A. (eds) Inexcusabiles: Salvation and the Virtues of the Pagans in the Early Modern Period. International Archives of the History of Ideas Archives internationales d'histoire des idées, vol 229. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-030-40017-0_8

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